Le transfert embryonnaire en PMA ou AMP est l’acte médical ultime d’une fécondation in vitro (FIV). L’embryon ou les embryons obtenus en laboratoire sont placés au fond de l’utérus de la femme afin qu’ils s’y implantent et s’y développent. Choix des embryons à transférer, déroulement du transfert, risques : voici les différentes étapes à respecter lors d’un transfert d’embryon.
Qu’est-ce qu’un transfert d’embryon après une fécondation in vitro (FIV) ?
Le transfert d’embryon (ou d’embryons, s’il y en a plusieurs) consiste à replacer au fond de l’utérus de la femme un embryon qui s’est développé en laboratoire après une fécondation in vitro (FIV). Au préalable, la femme subit un traitement hormonal (stimulation ovarienne). Il vise à favoriser la production de nombreux follicules contenant les ovocytes. Ces ovocytes subiront ensuite une ponction.
Le médecin de votre centre d‘assistance médicale à la procréation (AMP) surveille le développement des follicules par échographie. Il s’assure que la réponse à la stimulation n’est pas excessive. Après 10 à 12 jours de traitement, le médecin déclenche l’ovulation avec un traitement médicamenteux. La ponction des ovocytes libérés se déroule 36 heures après. Les ovocytes sont placés dans une boîte de culture au contact de spermatozoïdes. La FIV proprement dite s’effectue à ce moment-là.
Des embryons obtenus par fécondation in vitro (FIV) classique
Lors de la FIV classique, les ovocytes prélevés par ponction sont mis au contact de milliers de spermatozoïdes en laboratoire. Ils sont ensuite placés dans un incubateur. La fécondation se déroule de manière naturelle.
Des embryons obtenus par fécondation in vitro (FIV) avec ICSI
Lors de la FIV avec ICSI, le médecin du laboratoire du centre AMP sélectionne un spermatozoïde précis. En utilisant une pipette, il l’injecte directement dans un des ovocytes prélevés par ponction. C’est un coup de pouce donné à la fécondation.
Comment sont choisis les embryons à transférer ?
Le développement des embryons obtenus après une fécondation in vitro (FIV) est suivi au quotidien par le médecin du centre AMP. Il analyse la forme des cellules embryonnaires pour identifier celles ayantles meilleures chances d’implantation dans la muqueuse utérine. La qualité des embryons détermine le succès du transfert. Lors d’un traitement par FIV, les embryons surnuméraires de bonne qualité peuvent être congelés en vue d’un transfert ultérieur.
Le transfert de l’embryon peut être effectué à un stade précoce de développement (clivé) ou à un stade plus tardif (blastocyste). Ce choix dépend du nombre d’embryons obtenus lors de la fécondation in vitro. S’il y en a peu, le médecin préfèrera les transférer au stade clivé. S’ils sont plus nombreux, la mise en culture peut être prolongée jusqu’au stade blastocyste. Cela permet d’éliminer les embryons qui n’évolueraient pas dans l’utérus.
Des embryons transférés au stade clivé
Le stade clivé est un stade de développement embryonnaire précoce. Il est privilégié pour transférer la plupart des embryons. Le but est de placer au plus vite le ou les embryons dans l’utérus de la femme. Environ 40% des embryons n’atteindront jamais le stade de blastocyste.
Des embryons transférés au stade blastocyste
Si l’embryon a atteint ce stade de développement, on dit qu’il a atteint le stade de “compétence embryonnaire”. Il a de meilleures chances de réussir son implantation dans la muqueuse utérine.
Combien d’embryons peut-on transférer lors d’un transfert ?
D’ordinaire, le nombre d’embryons ne dépasse pas deux. Ce chiffre dépend de l’âge de la femme, des pathologies dont elle souffre, de la qualité des embryons obtenus lors de la FIV en laboratoire. La décision est prise par le médecin en concertation avec la patiente (et son conjoint s’il s’agit d’un couple). Le transfert de plusieurs embryons augmente les chances de grossesse mais aussi le risque de grossesses multiples.
Comment se déroule le transfert d’embryon après la FIV ?
Le transfert d’embryon est une intervention indolore, ne nécessitant ni anesthésie, ni hospitalisation. Si vous êtes en couple, votre conjoint devra être à vos côtés. Le transfert se déroule sous échographie. Les embryons sont aspirés dans un cathéter que le gynécologue introduit jusqu’au fond de l’utérus. Il dépose les embryons dans la cavité utérine où s’effectuera la nidation après le transfert. Une dernière échographie s’assure du bon positionnement des embryons.
Quels sont les risques d’un transfert d’embryon ?
Le principal risque d’un transfert d’embryons reste le risque de grossesses multiples. Il entraîne un risque de prématurité pour les nouveau-nés et des risques importants sur la santé des femmes enceintes. Pendant la procédure elle-même, l’embryon peut rester collé au cathéter de transfert. Il faudra alors recommencer l’intervention. Au moment du transfert ou après le transfert, les femmes peuvent souffrir de crampes.
L’implantation a-t-elle fonctionné ? : les suites d’un transfert d’embryon
Après le transfert, vous pouvez reprendre votre activité normale. Dès lors, le protocole de FIV est terminé. Reste à découvrir si la nidation s’est bien déroulée, dans l’attente, n’hésitez pas à adopter une alimentation saine pour favoriser la nidation. Vous devrez effectuer une prise de sang environ 14 jours après le transfert des embryons. Elle dosera le taux de hCG, l’hormone de grossesse. Si le taux dépasse les 5UI/l (unités internationales), le traitement a fonctionné, une grossesse est en cours. Vous pouvez aussi effectuer un test de grossesse classique en parallèle.
Selon l’Inserm, le transfert d’embryons frais après une FIV (avec ou sans ICSI) reste le protocole d’AMP le plus efficace pour une femme souhaitant avoir un enfant. Il se classe loin devant l’insémination artificielle. Toutefois, si le traitement échoue, il est possible de procéder dès le cycle menstruel suivant au transfert d’un embryon congelé ou de plusieurs embryons congelés au préalable. Cela évite à la patiente de devoir recommencer tout le protocole de FIV.
