En France, près de 4 % des enfants sont conçus suite à une PMA (procréation médicalement assistée) selon l’INED (Institut national d’études démographiques). En 2019, la fécondation in vitro (FIV) et l’insémination intra-utérine (IIU) ont permis la naissance d’environ 27 000 bébés.
Quelles sont les différences entre parcours FIV et IIU ? À qui s’adressent ces techniques ? Comment sont-elles prises en charge par l’Assurance maladie ? Zoom sur la FIV et l’IIU, les deux principaux traitements de procréation médicalement assistée.
Procréation médicalement assistée (PMA) : de quoi parle-t-on ?
Avant de zoomer sur les différences entre parcours FIV et IIU, faisons un plan large sur les principes de la procréation médicalement assistée (PMA) ou assistance médicale à la procréation (AMP).
FIV et IIU : les deux principaux traitements en cas d’infertilité
L’assistance médicale à la procréation (AMP) regroupe deux principaux types de traitement en cas d’infertilité.
Fécondation in Vitro et FIV-ICSI
Cette technique de fécondation en laboratoire peut être réalisée avec les ovocytes de la patiente ou un don d’ovocyte. Elle peut aussi être pratiquée avec le sperme du conjoint ou un don de sperme.
Insémination intra-utérine (IIU) ou insémination artificielle (IA)
Ce traitement de PMA peut être réalisé avec le sperme du conjoint ou un don de sperme.
Les différentes techniques d’assistance médicale à la procréation
Pour la mise en œuvre des traitements d’infertilité, les spécialistes s’appuient sur différentes techniques d’AMP. Il peut notamment s’agir du don de sperme, du don d’ovocyte et du don d’embryon. Il peut également s’agir de l’accueil d’embryon, de la vitrification des ovocytes ou de la stimulation ovarienne.
Fécondation in vitro (FIV) et FIV ICSI : qu’est-ce que c’est ?
La fécondation in vitro (FIV) est un traitement d’AMP/PMA provoquant la rencontre d’un ovule et d’un spermatozoïde en laboratoire. Lorsque cette fécondation est obtenue par l’injection d’un seul spermatozoïde au cœur de l’ovocyte, il s’agit d’une FIV-ICSI.
Fécondation in vitro (FIV) : l’union d’un spermatozoïde et d’un ovule en laboratoire
Avec la fécondation in vitro, l’union entre le spermatozoïde et l’ovule a lieu en laboratoire. Cette technique médicale de procréation assistée est prescrite en cas d’infertilité féminine ou masculine.
FIV : de la stimulation ovarienne à la fécondation en laboratoire
La FIV est réalisée après une phase de stimulation ovarienne chez la femme. En stimulant l’ovulation, les spécialistes cherchent à obtenir plusieurs follicules. Les ovocytes contenus dans ces follicules sont ensuite recueillis par ponction ovarienne. Ils sont placés en culture avec des spermatozoïdes préalablement préparés en laboratoire.
FIV : la phase du transfert d’embryon
Après fécondation, les embryons obtenus sont placés dans un incubateur. Ils sont ensuite transférés dans l’utérus de la patiente. Le nombre d’embryons transférés dépend de l’âge de la patiente. Il dépend aussi de la qualité des embryons et des critères choisis par l’équipe du centre d’AMP. Pour réduire le risque de grossesse multiple, l’EHSR (Société Européenne de Reproduction Humaine) préconise le transfert d’un embryon unique. Le cas échéant, les embryons surnuméraires peuvent être congelés en vue d’un transfert ultérieur.
La FIV peut être réalisée avec les ovocytes de la patiente ou les ovocytes d’une donneuse. Elle peut être pratiquée avec le sperme du conjoint ou le sperme d’un donneur. Le don de gamètes peut-être proposé pour pallier une infertilité chez l’homme ou la femme et éviter toute transmission de maladie génétique à l’enfant. Il trouve également son indication pour pratiquer une AMP chez une femme célibataire.
ICSI : la FIV indiquée en cas d’infertilité masculine
Lorsque la qualité du sperme est altérée, les spécialistes de PMA recourent à l’ICSI (intracytoplasmic sperm injection). En français, cette technique porte le nom de fécondation in Vitro avec micro-injection intracytoplasmique de spermatozoïdes. Elle permet d’injecter un seul spermatozoïde au cœur de l’ovocyte. La FIV-ICSI est utilisée en cas d’anomalie des spermatozoïdes : faible mobilité, morphologie anormale, concentration insuffisante, etc.
L’insémination intra-utérine (IIU) : à quoi sert-elle ?
L’insémination intra-utérine (IIU) ou insémination artificielle (IA) est un traitement d’AMP consistant à déposer un échantillon de sperme préparé dans l’utérus de la femme. Cette technique est utilisée en cas d’infertilité légère à modérée.
IAC : l’insémination artificielle avec les gamètes du couple
Les spécialistes de PMA parlent d’insémination artificielle homologue ou insémination artificielle intraconjugale (IAC) lorsque le sperme utilisé provient du conjoint. Cette technique d’AMP utilisant les gamètes du couple est indiquée en cas de troubles de l’éjaculation, d’anomalies du sperme chez l’homme. Elle peut aussi être conseillée en cas d’altération du col de l’utérus chez la femme.
IAD : l’Insémination artificielle avec don de sperme
Les spécialistes de PMA parlent d’insémination artificielle hétérologue ou insémination artificielle avec donneur (IAD), lorsque le sperme utilisé provient d’un don de gamètes. Cette technique d’AMP avec le sperme d’un donneur est préconisée en cas de défaut spermatique majeur, ou lorsque l’homme dans le couple est porteur d’une maladie génétique héréditaire. Elle est également indispensable pour les femmes célibataires et les couples de femmes pratiquant une AMP.
Le taux de réussite de la FIV et de l’IIU
Selon les chiffres de l’NSERM, les chances de grossesse atteignent 22 % pour la FIV-ICSI. Ce taux de réussite est de 20 % pour la FIV contre 10 % pour l’insémination artificielle.
Depuis 2021, l’assistance médicale à la procréation (AMP) est ouverte aux couples hétérosexuels, aux couples de femmes et aux femmes célibataires. Elle est prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie sous certaines conditions. Le nombre maximum d’actes remboursés est de 6 inséminations artificielles et 4 FIV. Cette prise en charge est valide jusqu’au 43e anniversaire de la mère au maximum.
