L’assistance médicale à la procréation (AMP), communément appelée procréation médicalement assistée (PMA), est un protocole permettant de concevoir un bébé grâce à la médecine. Le processus de fécondation, jusqu’au développement de l’embryon, est reproduit en laboratoire. Encadrée par la loi bioéthique de juillet 1994, elle est utilisée pour aider les couples hétérosexuels ayant des problèmes de fertilité, et a été élargie en 2021 aux couples de femmes et aux femmes célibataires.
Il y a plusieurs rendez-vous médicaux dans le cadre d’une PMA. Réalisés en cabinet gynécologique, en laboratoire ou en centre spécialisé, tous permettent un suivi de la personne bénéficiant de la procédure. Un respect du protocole est primordial pour maximiser les chances de réussite.
Procréation médicalement assistée, qu’est-ce que c’est ?
L’AMP ou PMA consiste à manipuler un ovule et/ou un spermatozoïde afin de favoriser la grossesse. Selon l’INSERM, en 2015, 3,1% des enfants sont nés grâce à une AMP en France, ce qui représente environ une naissance sur 32.
L’ensemble des rendez-vous et examens réalisés en amont va permettre à l’équipe médicale pluridisciplinaire du centre d’AMP de valider la prise en charge appropriée.
- Lors d’une insémination artificielle, ou IA, les spermatozoïdes sont déposés dans l’utérus.
- La fécondation In Vitro, ou FIV, consiste à prélever des spermatozoïdes puis les mettre au contact des ovocytes.
- La FIV avec ICSI consiste en l’injection d’un seul spermatozoïde dans l’ovocyte prélevé.
Avant le parcours PMA : l’indispensable bilan de fertilité
Une première consultation avec un médecin, un gynécologue ou une sage-femme permet d’identifier d’éventuelles causes d’infertilité. Un examen clinique, réalisé au cabinet, peut déceler une anomalie des voies génitales. Suite à ce premier rendez-vous, direction le laboratoire pour un bilan sanguin. Autre examen nécessaire : l’échographie vaginale qui peut être réalisée en cabinet par un gynécologue ou une sage-femme échographiste.
Le bilan de fertilité peut être complété par le test de Huhner, ou test « post-coïtal », consistant à effectuer un prélèvement de glaire, six à 12 heures après un rapport sexuel. Une hystérosalpingographie peut être également prescrite. Cet examen radiologique, durant lequel un produit de contraste est injecté, sert à déceler une éventuelle obstruction des trompes.
Dans le cas d’un couple hétérosexuel, une analyse de sperme est prescrite à monsieur. Le spermogramme permet d’observer les caractéristiques des spermatozoïdes : nombre, mobilité, aspect.
Les étapes à ne pas manquer dans le parcours de procréation médicalement assistée
Une fois le bilan de fertilité réalisé et si cela s’avère nécessaire, votre parcours de PMA démarre auprès d’un centre d’assistance médicale à la procréation.
Consultation avec un gynécologue du centre AMP
Le gynécologue explique les résultats de vos examens, établi le diagnostic et propose une prise en charge adaptée. N’hésitez pas à lui poser des questions concernant vos chances de réussite et le déroulement du parcours. Suite à cet entretien, votre dossier est exposé lors d’une concertation pluridisciplinaire rassemblant des professionnels de santé du centre d’AMP.
L’insémination artificielle, une pratique médicale indolore
Le gynécologue détermine à l’avance le moment de l’ovulation et fixe un rendez-vous pour l’insémination. Si le donneur est le conjoint, celui-ci doit procéder à un prélèvement de sperme une à deux heures avant l’insémination. Du côté de la femme, la procédure ne dure que quelques minutes. Après un repos d’une durée de 15 minutes environ, elle est en mesure de reprendre une activité normale.
La FIV avec ou sans ICSI, un protocole d’AMP plus complexe
Le gynécologue prescrit un traitement de stimulation des ovaires, par voie orale et/ou injectable, pour une durée d’environ 14 jours. Des rendez-vous de contrôle échographique doivent être programmés afin de surveiller la stimulation. Lorsque les follicules ont atteint la taille adéquate, une dernière injection va déclencher l’ovulation. Le recueil des ovocytes doit impérativement avoir lieu 36h après l’injection. La ponction, d’une durée de 20 minutes en moyenne, est réalisée sous anesthésie générale, en ambulatoire.
Le recueil du sperme doit être programmé le même jour que la ponction d’ovocyte. Préparé en laboratoire, il est ensuite utilisé pour féconder les ovocytes. Le résultat est observé 20h plus tard. En cas de réussite, les embryons sont conservés en laboratoire.
Un nouveau rendez-vous est alors programmé pour le transfert des embryons entre 3 et 6 jours après la fécondation, selon le nombre d’embryons obtenus. Cette pratique totalement indolore ne dure que quelques instants. Seize jours après la ponction, une prise de sang va permettre de déceler un début de grossesse.
Salariés en parcours PMA, quels sont vos droits ?
Selon l’article L. 1225-16 du Code du Travail, une personne salariée ayant recours à la PMA « bénéficied’une autorisation d’absence pour les actes médicaux nécessaires ».Ces absences sont sans impact sur le calcul du salaire, des congés payés et de l’ancienneté, car considérées par le droit du travail comme du temps de travail effectif. La personne salariée peut également choisir de poser un congé.
L’autre membre du couple bénéficie également d’une autorisation d’absence, valable pour 3 examens médicaux. Rassurez-vous, si votre employeur est en droit de réclamer des justificatifs médicaux, pour ses absences ou les vôtres, ceux-ci n’indiquent pas le motif de la consultation.
De plus, la loi santé accorde un statut protecteur à une personne salariée dans le cadre d’une PMA. Elle bénéficie d’une protection contre les discriminations identiques à celle accordée aux femmes enceintes.
Le parcours de procréation médicalement assisté est souvent long et difficile. Le respect du protocole établi par votre gynécologue est crucial pour maximiser vos chances de réussite. Les actes prescrits dans le cadre d’une assistance médicale à la procréation sont pris en charge à 100 % pour 6 inséminations artificielles et 4 FIV. Depuis la version 2021 de la loi bioéthique, cette prise en charge est désormais ouverte à un couple hétérosexuel, autant qu’à un couple formé de 2 femmes, ou à femme célibataire.