Les techniques de procréation médicalement assistée sont directement liées à l’augmentation de grossesses gémellaires. Les plus courantes sont la fécondation in vitro (FIV) et l’insémination artificielle. Toutes deux augmentent les chances d’avoir des jumeaux en PMA. Découvrez comment.
Les différentes techniques de la procréation médicalement assistée (PMA)
Depuis 2021, le terme “assistance médicale à la procréation” (AMP) a remplacé celui de “procréation médicalement assistée” (PMA). L’AMP regroupe toutes les procédures cliniques et biologiques qui permettent de répondre à un projet prénatal, souvent dans le cadre d’une infertilité. Elle fait appel à différentes techniques : la fécondation in vitro (FIV), l’insémination artificielle (IA), la préservation des gamètes, ou encore l’accueil d’embryon.
L’insémination artificielle permet-elle d’avoir des jumeaux ?
Cette technique de reproduction consiste en une stimulation ovarienne pour obtenir un ou deux ovocytes, et à l’introduction directe de spermatozoïdes dans l’utérus. Le fait de déposer directement les spermatozoïdes dans l’utérus facilite leur rencontre avec l’ovule. Les spermatozoïdes mobiles remontent les trompes de Fallope, pour une fécondation naturelle.
Comment peut-on avoir une grossesse gémellaire lors d’une insémination artificielle ?
Pour qu’une femme soit enceinte de jumeaux dizygotes après une insémination, il est nécessaire que deux ovules soient libérés pendant l’ovulation et fécondés. En revanche, pour les jumeaux monozygotes, un seul ovule doit être fécondé puis divisé en deux.
Plus de chance d’avoir des jumeaux dizygotes avec cette procédure médicale
Dans le cadre d’une insémination artificielle, il n’y a pas d’augmentation apparente de la probabilité que l’embryon se divise. La probabilité d’avoir des jumeaux monozygotes par le biais de l’IA est donc la même qu’en cas de conception naturelle.
La raison principale de la survenue de grossesses multiples via cette procédure est liée à la stimulation ovarienne. En conséquence, les jumeaux résultants de cette méthode de reproduction sont principalement des jumeaux dizygotes.
Comment le transfert d’embryons dans le cadre d’une FIV aide à avoir des jumeaux ?
La fécondation in vitro (FIV) consiste en la fertilisation d’un ovule par un spermatozoïde à l’extérieur du corps de la femme. La procédure est accompagnée d’un traitement pour une stimulation ovarienne, pour récupérer le plus grand nombre d’ovules par ponction folliculaire. Après la culture des embryons, seuls les embryons ayant le plus grand potentiel d’implantation sont transférés.
Un risque de grossesse gémellaire directement lié au nombre d’embryons implantés pendant la FIV
Dans le cadre d’une FIV, les chances de donner naissance à des jumeaux dizygotes sont directement liées au nombre d’embryons transférés dans l’utérus. Bien que la décision finale sur le nombre d’embryons implantés appartienne aux parents, celle-ci doit être prise en tenant compte des conseils médicaux. L’objectif de la FIV est bien sûr d’obtenir une grossesse, mais il est important de considérer les risques associés à une grossesse multiple.
Une réduction de transfert de plusieurs embryons en FIV ces dernières années
Pour limiter ces risques pour le bébé ou la femme enceinte, de nombreux experts de la fertilité préconisent de transférer qu’un seul embryon. Les progrès dans les techniques de sélection embryonnaire permettent d’obtenir des taux de réussite de grossesse très élevés avec un seul embryon de qualité, ce qui diminue les chances d’avoir des jumeaux en PMA via une FIV.
Une chance accrue d’avoir des jumeaux en PMA encore aujourd’hui ?
La probabilité d’avoir des jumeaux en PMA est forte. Cependant, les études actuelles tendent à réduire le nombre de grossesses multiples. La raison principale est le risque élevé de complications pour la santé de la mère et le développement du bébé.
Quid du taux de grossesse gémellaire en France hors et dans le cadre d’une procréation médicalement assistée ?
S’il est impossible de prévoir avec certitude une grossesse gémellaire, certains facteurs favorisent une grossesse multiple.
- La génétique : l’hérédité peut jouer un rôle si des jumeaux ont été présents dans la famille.
- L’âge de la mère : plus elle est âgée, plus il y a de chances que les ovaires libèrent plusieurs ovules simultanément, augmentant ainsi la probabilité de grossesse multiple.
- Une procréation médicalement assistée.
Ces dernières années, l’augmentation du recours à la PMA pour des traitements de la stérilité a contribué à une forte augmentation de nombre de grossesses multiples. Le taux de gémellité est passé de 8,9 pour 1 000 en 1972, à 17 pour 1 000 en 2013. Les traitements de la stérilité représenteraient un peu moins des deux tiers de cette hausse. Les naissances gémellaires sont également plus fréquentes dans le cadre des FIV, où près d’un accouchement sur 4 donne naissance à des jumeaux.
Des complications périnatales qui tendent à diminuer les chances d’avoir des jumeaux en PMA
Depuis l’avènement des techniques de procréation médicalement assistée, de nombreuses recherches démontrent que ces grossesses chez les femmes infertiles sont susceptibles de connaître des complications périnatales. Ces complications sont principalement dues à une augmentation du nombre de grossesses multiples.
Qu’elle se produise naturellement ou par une assistance médicale, la grossesse gémellaire reste une situation à risque. En effet, les futures mamans de jumeaux sont plus à risque :
- d’anémie ;
- d’hypertension ou de prééclampsie ;
- de césarienne ;
- d’accouchement prématuré, avec des risques pouvant être importants pour l’enfant.
C’est pourquoi aujourd’hui les experts de la fertilité conseillent de plus en plus souvent aux patients de se faire implanter un seul embryon lorsqu’ils ont recours à la procréation assistée. Cette pratique contribue à réduire les chances d’avoir des jumeaux en PMA, même si elles restent élevées.
