Jeune mamanLes fuites urinaires post-accouchement

Les fuites urinaires post-accouchement

L’accouchement provoque de grands bouleversements sur le plan hormonal et physiologique. Le corps dispose pourtant de peu de temps pour s’adapter à ces changements. Ainsi, les nouvelles mamans sont souvent confrontées à des fuites urinaires post-partum. Il existe toutefois différentes solutions pratiques et médicales pour empêcher ce désagrément d’affecter les joies de la maternité. 

Pourquoi a-t-on des fuites urinaires après l’accouchement ?

Les problèmes de fuites urinaires post-partum découlent directement du changement brusque subi par le corps de la nouvelle maman. En effet, le poids de l’utérus ne sollicite plus les muscles et les ligaments du plancher pelvien. Ces tissus ont par ailleurs tendance à perdre en tonicité sous les effets des hormones de grossesse. De ce fait, ils se relâchent davantage après la délivrance et entraînent l’incontinence. 

Après l’accouchement, les fuites résultent habituellement d’une incontinence d’effort. Elles surviennent ainsi de manière involontaire lors d’un éternuement, d’un effort physique ou d’une toux. Cela dit, il peut aussi s’agir d’une incontinence urinaire par impériosité mictionnelle. Les fuites apparaissent alors après un besoin urgent d’uriner à cause de problèmes de rétentions au niveau de la vessie. 

Selon leurs expériences, les nouvelles mamans peuvent présenter différents facteurs de risque durant la grossesse ou la période post-partum. L’incontinence urinaire peut effectivement être favorisée par :

  • Un accouchement par voie basse (96 à 97 % des cas) ;
  • Une prise de poids conséquente durant la grossesse (plus de 13 kg) ;
  • Un bébé ayant un périmètre crânien ou un poids trop important (un périmètre supérieur à 35 cm ou un poids dépassant les 3,5 kg en moyenne) ;
  • Un accouchement avec des poussées intenses et précoces (avant la dilatation complète du col de l’utérus) ;
  • Un travail déclenché artificiellement (par des prostaglandines) ;
  • Des traumatismes à l’accouchement (déchirure du périnée, forceps, ventouse, épisiotomie tardive, etc.) ;
  • Une prédisposition génétique et constitutionnelle, menant à des différences de qualité entre les tissus de soutien.

Dans l’ensemble, les professionnels de santé recommandent de surveiller les signes de fuites urinaires post-partum après un traumatisme obstétrical. L’incontinence de grossesse tend aussi à se poursuivre durant la période postnatale. Le problème vient d’une faiblesse constitutionnelle du système vésico-sphinctérien, selon le Pr Alain Pigné, gynécologue obstétricien et vice-président de l’AAPI (association d’aide aux personnes incontinentes). 

Le rôle du périnée pendant et après la grossesse

Le périnée englobe les muscles ainsi que les ligaments se trouvant entre le coccyx et le pubis. Au quotidien, il sert principalement à soutenir les organes pelviens comme la vessie, le rectum ou encore l’utérus. Cette fonction nécessite donc de la tonicité. Cela dit, le périnée se relâche progressivement durant la grossesse pour supporter le poids croissant du fœtus. Le phénomène facilite également le passage du bébé. 

Après l’accouchement, le périnée est censé reprendre son rôle habituel et empêcher toute fuite (urinaire ou fécale) ou descente d’organe. Il est malheureusement affaibli par les effets des hormones de grossesse et de la pression prolongée du fœtus. Ces tissus musculaires et ligamenteux ont ainsi besoin de rééducation. Il existe aussi des techniques préventives comme les exercices de Kegel (pour muscler le périnée) ou de De Gasquet (pour renforcer en profondeur le plancher pelvien).

Signes et symptômes à surveiller

En général, il est inutile de s’alarmer en cas de difficultés à contrôler sa vessie durant les premières semaines suivant l’accouchement. Ces fuites urinaires post-partum concernent plus de 30 % des femmes ayant accouché par voie basse. Parfois, elles peuvent aussi survenir après une césarienne (3 à 4 % des cas d’incontinence).

Il faudra, en revanche, consulter un médecin lorsque le problème persiste au-delà de huit semaines ou devient handicapant. De cette manière, le professionnel de santé pourra effectuer un diagnostic et orienter vers la solution la plus efficace. Il fournira aussi divers conseils pratiques aux profils à risque durant la visite postnatale. 

Gérer les fuites urinaires en post-partum

Lorsque la rééducation périnéale ne suffit pas, il existe des options alternatives pour les victimes de fuites urinaires post-partum. Les patientes peuvent par exemple miser sur les solutions médicamenteuses ou chirurgicales comme :

  • Le traitement anticholinergique, bloquant les récepteurs et les contractions de la vessie, mais pouvant entraîner la sécheresse buccale et la constipation ;
  • La mise en place d’une bandelette synthétique sous l’urètre afin de corriger son dysfonctionnement (efficace dans 80 % des cas) ;
  • Les injections d’acide hyaluronique autour de l’urètre pour resserrer le canal et réduire l’évacuation d’urine (solutions non permanentes). 

Pour l’heure, les médecines douces ne proposent pas de produits et compléments alimentaires contre l’incontinence urinaire d’effort. Ces pratiques alternatives peuvent néanmoins apprendre les nouvelles mamans à ressentir et à maîtriser leurs muscles pelviens. De même, elles peuvent aider à préparer l’accouchement pour limiter les risques de traumatisme obstétrical. 

Adapter son mode de vie

Afin d’éviter l’incontinence, il est vivement recommandé de surveiller son alimentation dès la grossesse pour limiter la prise de poids. La personne concernée réduira ainsi les facteurs de risques de fuites urinaires après l’accouchement. De même, il vaut mieux éviter les abdos et les sports violents durant la période de grossesse. Il faudra, en revanche, privilégier les pratiques pour renforcer les muscles périnéaux comme les exercices de Kegel et de De Gasquet.

Pour gérer l’incontinence, les sports violents restent proscrits durant la rééducation périnéale. Ce principe s’applique aussi aux activités sollicitant trop les muscles abdominaux. En parallèle, il est déconseillé de consommer des produits favorisant la constipation et le surpoids (tabac, café, soda, etc.). Ces facteurs fragilisent en effet le plancher pelvien. À l’inverse, il est possible de renforcer ces muscles sans trop de pression en contractant régulièrement cette partie du corps.

Vivre au quotidien avec les fuites urinaires du post-partum

Pour retrouver confiance en soi, il est particulièrement important de maintenir une vie sociale active malgré les fuites urinaires. L’isolement est par ailleurs propice à la dépression post-partum. Heureusement, les mamans disposent de produits pratiques comme la culotte contre l’incontinence, pour surmonter le problème au quotidien. 

Aujourd’hui, la gestion quotidienne des fuites urinaires est également facilitée par l’existence de produits dédiés aux personnes incontinentes. Cette condition dispose effectivement d’un rayon spécialisé incluant des protections anatomiques (couches pour adultes) et des culottes étanches. Enfin, les taux d’absorption sont prévus pour tous types de fuites, à savoir légères (0 à 800 ml), modérées (800 à 1500 ml) ou fortes (au-delà de 1500 ml). 

L’importance de la rééducation du périnée contre les fuites urinaires

Une femme pose les mains sur le ventre après l'accouchement, montrant des signes post-accouchement.
Source : SHutterstock – Par Sasun Bughdaryan

La rééducation du périnée est actuellement reconnue comme une méthode clé pour traiter les fuites urinaires. En effet, elle permet désormais de résoudre l’incontinence urinaire d’effort dans 50 % des cas ou de les atténuer dans 90 % des cas. L’efficacité repose néanmoins sur la fiabilité du bilan et de l’examen clinique de la patiente. Selon le cas, le soignant peut proposer diverses techniques comme :

  • La méthode manuelle, consistant à stimuler les muscles du périnée par toucher rectal via des gestes de résistance et de pression avec les doigts ;
  • L’électrostimulation, impliquant l’utilisation de courant de faible intensité par sonde vaginale ;
  • Le biofeedback, nécessitant une sonde vaginale pour observer, mesurer et contrôler ensuite la contraction des muscles du périnée. 

L’objectif est de rétablir la tonicité du plancher pelvien. Le périnée pourra par la suite remplir efficacement son rôle de soutien pour les organes pelviens.

Le bon moment pour commencer la rééducation

La rééducation post-partum s’effectue dans les six à huit premières semaines suivant l’accouchement, selon les professionnels de santé. Elle est généralement réalisée à raison d’une à deux fois dans la semaine, sur dix séances environ. Cela dit, ces durées peuvent sensiblement varier en fonction des profils et des traumatismes liés à la délivrance du bébé. 

Dans la pratique, la visite postnatale permettra de déterminer le meilleur moment pour commencer la rééducation périnéale. Il faudra seulement mentionner le problème au soignant qui fournira des recommandations en conséquence. La visite aidera par ailleurs à établir un premier diagnostic et à organiser la prise en charge. 

Choix du spécialiste : kinésithérapeute ou autre professionnel

La rééducation périnéale est une pratique mariant différentes disciplines médicales, selon le Pr Alain Pigné. Elle peut donc être réalisée auprès d’un kinésithérapeute ou d’une sage-femme spécialiste dans le domaine. Néanmoins, le choix du soignant spécialisé devra surtout se baser sur sa disponibilité. Chaque séance est, en effet, censée durer près de 30 minutes. 

D’autre part, l’efficacité de la rééducation repose foncièrement sur les échanges avec la patiente. Cette dernière pourra alors prendre conscience de son plancher pelvien et apprendre à contrôler les tissus musculaires associés. Il ne s’agit pas uniquement d’utiliser l’électrostimulation ou de réaliser des pressions par toucher vaginal. 

Rebecca
Maman d'un petit garçon et complètement bouleversée par la maternité, je souhaite partager mes connaissances acquises et mes conseils aux mamans en devenir.

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