Lors d’une césarienne, la fonction urinaire est endormie. La femme chez laquelle l’intervention chirurgicale est réalisée se fait alors poser une sonde urinaire. Cette dernière est retirée 8 à 24 heures après l’opération. Dès lors, la patiente est invitée à faire pipi le plus tôt possible. Cela peut cependant lui être difficile. Qu’est-ce qui explique ce phénomène ? Comment y remédier ? Cet article fait le tour de ce sujet.
Pourquoi est-il difficile et important de faire pipi après une césarienne ?
Après une césarienne, comme après un accouchement par voie basse d’ailleurs, de nombreuses femmes font face à ce que l’on appelle la rétention urinaire. Il s’agit de l’incapacité à vider la vessie totalement ou partiellement. Soit la femme atteinte de ce trouble ne parvient tout bonnement pas à uriner, soit elle n’arrive pas à vider complètement sa vessie si elle peut quand même faire pipi.
La rétention urinaire post-partum est principalement liée à l’affaiblissement du muscle de la vessie et à la diminution du volume de l’utérus après l’accouchement. Lorsque ce problème survient, la première solution consiste à poser une sonde urinaire pour vider la vessie. C’est essentiel pour éviter les infections urinaires. Fort heureusement, la rétention urinaire après l’accouchement est la plupart du temps passagère. 75 % des patientes retrouvent la miction en moins de 72 heures.
Une fois qu’elle est de nouveau capable d’uriner normalement, une femme qui a subi une césarienne doit faire pipi fréquemment. Elle réduira ainsi les douleurs des tranchées dues aux contractions utérines qui surviennent quelques heures à quelques jours après l’accouchement. En vidant sa vessie, elle évitera que celle-ci fasse pression sur l’utérus et aggrave les douleurs.
Uriner provoque-t-il une douleur post-accouchement ?
Certaines femmes se plaignent de douleur en urinant après l’accouchement. Ce phénomène est tout à fait normal. En coulant tout le long des muqueuses irritées, l’urine crée une sensation de brûlure.
Le fait d’asperger la vulve d’eau tiède, voire froide, au moment d’uriner est un bon moyen pour y remédier. Il est conseillé de reproduire le même geste après avoir fait pipi pour soulager davantage la sensation de brûlure. Il est aussi possible de se rincer avec une infusion à la camomille froide. Cette solution est réputée pour ses vertus apaisantes et anti-inflammatoires.
Techniques pour faire pipi à la maternité
Plusieurs techniques peuvent aider à faire pipi à la maternité après l’accouchement. L’une d’elles consiste à déclencher l’envie d’uriner en se penchant vers l’avant. Grâce à ce geste, les muscles abdominaux exerceront une pression sur la vessie.
Une autre astuce consiste à tapoter la vessie. Concrètement, il faut donner de petits coups rapides et répétitifs pendant environ 30 secondes juste sous le nombril. Si cela ne marche pas, changer d’emplacement afin de trouver un endroit plus sensible peut fonctionner. Il est aussi possible de frotter l’intérieur des cuisses situé à proximité du vagin. C’est un bon moyen pour stimuler les nerfs qui contrôlent la vessie.
Tentez également de passer un jet d’eau ou un brumisateur au niveau des lèvres du vagin pour déclencher l’envie de faire pipi. Cette technique n’est pas toujours facile à mettre en place après une opération de césarienne mais elle s’avère efficace pour un certain nombre de jeunes mamans et vaut la peine d’essayer.
Certaines femmes se retiennent d’uriner à la maternité, car il s’agit d’un endroit public. Dans ce type de situation, les solutions doivent porter sur le blocage psychologique. Les techniques de relaxation s’avèrent plutôt efficaces. Il est par exemple possible de commencer par détendre les muscles du cou et de descendre progressivement jusqu’à parvenir à ceux des mollets. L’esprit étant ainsi distrait, il devient plus facile de se relâcher et d’uriner. Écouter de la musique ou lire aux toilettes peut aussi aider à faire pipi à la maternité.
N’hésitez pas à en parler !
Qu’il s’agisse de rétention ou de fuites urinaires, les troubles de la miction après l’accouchement restent un sujet tabou. En effet, très peu de femmes osent en parler. Or, se murer dans le silence ne permet pas de résoudre le problème. En consultant un médecin ou une sage-femme en revanche, une jeune maman pourra se faire aider efficacement.
En effet, un professionnel de santé est le plus à même de lui fournir des conseils sur ses troubles urinaires. Si nécessaire, il l’orientera vers des spécialistes comme des urologues, des physiothérapeutes, etc.