La sage-femme est une professionnelle de santé qui s’occupe du suivi gynécologique des femmes en âge de procréer et de celles qui sont enceintes. Elle effectue des consultations prénatales et intervient aussi lors de l’accouchement. Son rôle est de premier ordre puisqu’elle coordonne toutes les activités de l’équipe médicale.
Accompagnement initial et évaluation par la sage-femme
La sage-femme prépare les futurs parents à la naissance de leur enfant au travers des cours de parentalité. Ces séances (individuelles ou collectives) sont prises en charge par l’assurance maladie à 100 %. Au cours de ces rencontres, la professionnelle explique quand se rendre à la maternité et détaille le déroulement du travail et de l’accouchement. Elle peut aussi organiser une visite de la salle de naissance avant le terme et répondre aux différentes questions des parents. Toutes ces informations peuvent aider à mieux gérer le stress.
Le jour de l’accouchement, elle accueille la future maman, l’interroge, et consulte son dossier médical pour la prendre en charge de façon optimale. Lorsque le travail a commencé, elle l’installe en salle de naissance et l’accompagne de façon rassurante tout au long du travail. En l’absence de complications obstétricales, c’est elle qui fait l’accouchement. Elle accueille le bébé et propose un moment de peau à peau avec la mère. Vous pouvez en savoir plus ici sur le rôle de cette spécialiste.
Gestion de la douleur
Lorsque le travail a débuté, les contractions deviennent fréquentes (toutes les 2 à 5 minutes pendant environ 60 secondes), douloureuses et de plus en plus intenses. La sage-femme accompagne la femme enceinte pour l’aider à gérer au mieux ses douleurs. Elle peut par exemple lui conseiller de marcher, de danser, de s’étirer ou de bien s’oxygéner en effectuant des respirations profondes.
Elle peut également l’informer sur les différentes positions à adopter pour favoriser la naissance du bébé, en utilisant si besoin un coussin d’allaitement. Il peut s’agir de s’allonger sur le côté droit, le côté gauche ou de faire une alternance entre les deux côtés. Par ailleurs, elle peut utiliser différents accessoires.
Une galette souple peut être placée sous les fesses de la femme enceinte afin de maintenir une mobilité du bassin. L’utilisation d’un gros ballon peut aussi être utile pour la décambrer. Pour cela, il suffit que la parturiente s’allonge sur le dos et que la sage-femme place sous ses jambes un gros ballon. Le partenaire peut alors participer en effectuant de petits cercles avec le ballon pour l’aider à mobiliser son bassin. Il peut aussi, lorsque sa femme est assise, lui faire un massage en effectuant une pression légère dans le bas du dos.
Surveillance du bien-être du bébé pendant le travail
Au cours de l’accouchement, l’équipe médicale surveille de près le déroulement du travail ainsi que l’état de santé de la mère et du fœtus. La sage-femme effectue un toucher vaginal en début de travail, puis régulièrement, pour mesurer la dilatation du col de l’utérus, regarder comment le bébé est placé (s’il regarde vers le haut ou vers le bas) et suivre la progression de ce dernier dans le bassin lorsque le col est complètement dilaté.
La sage-femme contrôle aussi les paramètres vitaux de la future maman (rythme cardiaque, pression artérielle et température). Elle peut poser une perfusion intraveineuse pour administrer rapidement des médicaments en cas de besoin (solution sucrée face à la fatigue ou ocytocine pour augmenter les contractions).
À partir d’un monitoring obstétrical, la professionnelle surveille le rythme cardiaque du fœtus et l’intensité des contractions utérines en plaçant des capteurs sur le ventre de la future maman. Si les résultats sont difficiles à interpréter, elle peut aussi placer des capteurs internes. L’utilisation de ces dispositifs permet de surveiller l’état du fœtus pendant l’accouchement.
Intervention d’autres membres de l’équipe médicale pendant l’accouchement
La sage-femme collabore avec d’autres membres de l’équipe médicale durant l’accouchement. Elle interagit avec l’anesthésiste, le gynécologue obstétricien et le pédiatre en cas de complications.
Le médecin anesthésiste pose la péridurale si la femme le désire pour atténuer la douleur pendant le travail. Il peut également effectuer une anesthésie locale ou générale en fonction des situations rencontrées. Dans les situations d’urgence dans lesquelles les constantes vitales de la mère baissent, il fait en sorte de les ramener à des seuils normaux.
Le gynécologue obstétricien prend le relais de la sage-femme en cas de complications lors du déroulement du travail. Dans certaines situations, il peut utiliser des instruments spécifiques (ventouse, forceps…) ou décider de pratiquer une césarienne. Le pédiatre peut intervenir lors de l’accouchement en cas de mauvaise adaptation du nouveau-né à la vie extra-utérine, ou s’il y a une maladie dépistée en anténatal qui nécessite un suivi particulier.
Dans certaines maternités, l’infirmière est présente en salle de naissance. Elle se charge alors de mesurer régulièrement les constantes vitales de la future mère, effectue les soins nécessaires et administre les traitements prescrits (perfusion de sérum glucosé, médicaments si nécessaires).
L’aide-soignante ou l’auxiliaire de puériculture travaille en binôme avec la sage-femme pour accompagner la mère et l’enfant pendant le travail et l’accouchement. Elles sont en contact avec les futurs parents pour leur prodiguer des conseils, assurent les premiers soins du bébé et reconduisent la nouvelle mère dans sa chambre après l’accouchement.
Suivi postnatal immédiat, un autre rôle de l’équipe médicale
Le suivi postnatal commence immédiatement après l’accouchement et prend en compte le séjour en maternité (entre 2 et 4 jours) et la sortie d’hôpital. Pendant ce temps, l’équipe médicale donne des conseils pour mieux gérer les douleurs pouvant survenir après l’accouchement, liées par exemple à des hémorroïdes.
La sage-femme et l’auxiliaire de puériculture accompagnent la mère pour la mise en place de l’allaitement (si elle compte allaiter). Le bébé est examiné dès sa naissance et juste avant sa sortie de la maternité par le pédiatre. Il le soumet à une série de tests (dépistage de la surdité, test de Guthrie pour dépister certaines anomalies congénitales et endocriniennes…).
S’il y a eu césarienne ou épisiotomie, la sage-femme surveille la cicatrisation. Elle prête également attention aux pertes de sang et à la rétraction utérine. Elle donne des conseils personnalisés sur l’alimentation du nourrisson, la gestion des responsabilités et la contraception pour éviter une grossesse non désirée. Enfin, elle planifie des visites après le retour à la maison de l’accouchée.
6 à 8 semaines après l’accouchement, des séances de rééducation du périnée doivent être effectuées. Elles peuvent se faire auprès d’un kinésithérapeute ou d’une sage-femme. Des exercices spécifiques sont proposés pour renforcer les muscles du périnée et leur redonner du tonus, de façon à éviter les risques d’incontinence.